La Transat Jacques Vabre, 30 ans de passion !
Il s’agit d’un incontournable de la course au large. En parallèle du Vendée Globe et de la Route du Rhum, disputés tous les quatre ans, la Transat Jacques Vabre rassemble tous les deux ans les passionnés de course au large. Initié par la ville du Havre et la marque Jacques Vabre, elle s’appuyait sur les anciennes « routes du café », un commerce qui a transité par le port normand depuis le XVIIe siècle. C’est ce qui explique que l’arrivée de la course a changé à plusieurs reprises (Colombie, Brésil, Costa-Rica) avant qu’elle ait lieu en Martinique depuis deux ans. Quatre classes – des types de bateaux – y participent cette année : les Ultim et les Ocean Fifty (des multicoques), les IMOCA et les Class40 (des monocoques). À noter que Tanguy l’a disputé il y a deux ans avec le Belge Denis Van Weynbergh (21e).
LA BELLE LEÇON DE RÉSILIENCE
Le re-départ
C’est donc officiellement le 14 novembre que l’Imoca a débuté sa traversée de l’Atlantique direction les Antilles. Si le côté sportif est forcément passé en second plan, les concurrents étant trop loin à rattraper, une autre course débute, une course contre la montre : « C’est bizarre de dire ça, mais notre objectif est de terminer derniers de la Transat Jacques Vabre. Cela voudra dire que l’on aura terminé la course dans les temps. » Voilà les mots de Tanguy avant son départ du ponton ce jour-là.
Du jamais-vu en termes de météo
Deux routes se dessinaient devant eux, une plus au Nord mais qui dit Nord, dit dépressions. Une plus au Sud, mais il s’avère que cette année, les alizés, ces vents portants censés être stables et souffler d’est en ouest, ne l’étaient pas du tout. Il a donc fallu faire un choix de façon à opter sur la route la plus payante.
Quelques jours avant son arrivée, Tanguy déclarait « De mon côté, je sais aujourd’hui que je ne prendrai pas le départ du Retour à la Base en même temps que le reste des concurrents. C’est un coup dur pour le compétiteur que je suis qui a très envie de régater sur l’océan mais quand je prends un peu de hauteur, je me dis que le défi est ailleurs. Si déjà on parvient à boucler c’est deux transats dans les temps, ça sera une véritable victoire. »
Tanguy et Félix ne baisseront pas les bras et se battront jusqu’au bout. Ils franchiront la ligne d’arrivée derniers, 34ème, mais heureux, car ils auront fini dans les temps et seront ainsi classés sur cette Transat Jacques Vabre.
A peine arrivés, qu’une nouvelle course va débuter.
Cette fois-ci en solitaire, elle s’appelle le Retour à la Base et les marins de la catégorie Imoca ont pour objectif de rallier Lorient depuis la Martinique. Pour Tanguy, elle sera un peu spéciale car le départ officiel a été donné le 30 novembre à 12h, mais l’Imoca Lazare n’étant pas arrivé il n’a pas pu s’y aligner aux côtés des autres concurrents. Il prévoit de repartir ce jour, le 1er décembre, vers 16 heures de Fort de France (21h en France). Cet arrêt express va permettre à l’équipe technique de réaliser sa job list en un temps record, à Tanguy de faire une sieste, prendre une douche, manger un plat chaud, profiter de ses proches et partir sur le Retour à la Base !
Une semaine de course contre-la-montre, et ce n’est pas fini !
C’EST ÇA AUSSI LA COURSE AU LARGE…
Parce qu’il n’y a pas que des beaux moments sur cet océan imprévisible… on revient en vidéo sur notre malheureuse rencontre avec un OFNI au tout départ de la Transat Jacques Vabre.
Après avoir passé la nuit en tête de la flotte des IMOCAs à dérives, Tanguy et Félix ont percuté un objet flottant non identifié, ce qui les oblige à faire route vers Lorient.
Malgré le trou dans la coque qu’il faut réparer et le retard déjà accumulé face aux concurrents, on ne baisse pas les bras. Dans nos voiles, il y a Lazare, et s’il y a bien une chose dont on doit faire preuve à leurs côtés, c’est de résilience !
Alors, on remonte nos manches et on se met au travail. On sort le bateau de l’eau, on scie le flanc, on met une plaque à l’intérieur, des couches techniques à faire sécher (on dort à côté pour vérifier que le chauffage ne s’éteint pas la nuit).
6 jours de travail intensif et nous voilà repartis sur la Transat avec comme objectif principal : celui de terminer dernier de la Transat Jacques Vabre, ça voudrait dire qu’on l’aura terminée dans les temps et que nous serons présents sur le retour à la Base dont le départ et le 30 novembre.
Après une deuxième nuit bien mouvementée au passage du Cap Finisterre, Tanguy et Félix vont profiter d’une accalmie pour inspecter le bateau et s’assurer que la réparation tienne bien.
JOUR 1 SUR LA TRANSAT JACQUES VABRE
Ça y est, on remet les chronos à zéro, et contrairement aux autres équipes, pour notre plus grand bonheur, l’Imoca Lazare entame la première journée de cette transatlantique.
Peu de temps après avoir quitté Lorient, Tanguy et Félix ont été cueillis à froid par une nuit plutôt agitée avec une mer très formée et un bon 30 nœuds de vent qui soufflait dans les voiles. Costaud !
Ça n’a pas été de tout repos (surtout pour Tanguy, qui a profité de la sieste de Félix pour manger tout le chocolat à bord… ça commence bien), mais cela leur a permis de bien se mettre dans le rythme et de débuter le grappillage de milles.
Ils sont à la mi-journée au beau milieu du golfe de Gascogne, et se dirigent vers le Cap Finistère en négociant cette dorsale anticyclonique qui vient réduire la vitesse du bateau dû au manque de vent présent sur zone. Rien ne leur fait peur, ils restent bien concentrés sur les réglages et gardent en tête leur objectif : arriver le plus vite possible en Martinique.